Il s'en est fallu d'un cheveu. A quelque minutes près, tout finissait sous une ondée terrible...pour preuve : récit de la matinée :

Plusieurs mois par an, ce blog suit le compte à rebours d'une aventure passionnante : la création d'un spectacle avec des comédiens âgés de 5 à 18 ans…de la recherche des personnages, l'écriture, jusqu'au salut final…En 2018, pour la cinquième année consécutive, le spectacle est créé dans le cadre du projet French Remix, issu d'un partenariat avec la Brèche, Pôle National des Arts du Cirque de Normandie de CHERBOURG en COTENTIN.
Tout est prêt pourtant.
Les matelas de camping pour la pâte. La ouate pour la chantilly. Du tulle pour la déco. Et la Néoprène. Un grand pot de Néoprène pour assembler le tout.
Oui mais voilà : depuis deux jours que tout le matériel est là, dans les starting block prêt à se transformer en pièce montée, il fait un temps de chien. Pluie. Froid. Vent.
Or pour coller tout ça avec la Néoprène , il faut travailler dehors. Car la Néoprène , ça sent fort , ça donne mal à la tête, voire des nausées quand c'est en forme. Par contre, ça ne prend pas si le temps est à l'orage, et pas non plus s'il fait moins de quinze degrés.
Nous voilà donc réduits chaque soir à consulter la météo pour savoir si ce mariage sera privé de dessert.
22h . Ordinateur sur les genoux. Envoi d'emails dans tous les sens : point sur la journée et demande d'infos.
Cela va de la recherche de véhicules pour le déménagement du décor, jusqu'à la taille des pantalons qu'il faut acheter pour un ou deux garçons, le nombre de billets vendus, la pointure des chaussures des filles du goupe orange, la recherche d'une boule à facettes pour remplacer celle qui a grillé ce matin...
Les premières réponses arrivent et croisent d'autres questions. Un papa est parti mesurer le tour de tête de son fils pendant son sommeil , on attend la réponse...53 cm. Et même pas réveillé ! Dors bien Matthieu !
Elle n’est peut-être pas très claire cette photo. Je la mets quand même. Car j’y vois beaucoup de choses, moi :
C’était vendredi. Cours des « rouges » : ils trient, se répartissent des affiches et cartes publicitaires, avant leur répétition...
Ils sont bien grands ces grands :
Samedi ils s’occupent de l’habillage des plus jeunes, emportent les costumes des petits pour les décorer …
Dimanche, ils rapportent tout bien fait. Restent à ranger la salle à la fin.
Quand je pense que quelquefois, je leur râle dessus injustement.
Allez. Je m’excuse d’avance pour toutes ces fois à venir : pour les fois où ils sont malades aux répétitions en costumes (excuse-moi Axel), pour les fois où ils ne savent pas un texte qu’on n’a pas répété depuis un mois (excusez-moi plusieurs ), mais pour les fois où ils le méritent, je ne retire rien !
C’est comme ça qu’à 10h et demi du soir on se retrouve dans le jardin à photographier dans la pénombre…Une rose ouverte du jour ( le beau temps a du bon…) , la lune qui apparaît au dessus du yucca. On se surprend à observer les tomates pousser alors que le curé attend toujours mais bon : ça sent bon le printemps, et ça, ça n’a pas de prix.
Ça court, ça court mais ça avance.
Cet après-midi, les cartes ont été livrées, les premières déposées dans les magasins.
Les invitations imprimées, coupées, massicotées. De joyeux (j’espère !) privilégiés les recevront dans des enveloppes aux coloris assortis, décorées de timbres spécial « mariage » dessiné par Givenchy au coloris plus assorti du tout mais le blanc coûtait trop cher alors…
Marie-Thérèse BOLTON (voir plus haut) nous a surpris en sortant enfin les 48 pages du listing correctement imprimés après plusieurs heures de prise de tête à essayer de réaliser comme chaque année l’étiquette sous Microsoft Works. M. Bill GATES si vous lisez ce Blog (on ne sait jamais , un moment d'inattention, un clic de travers sur la souris) pitié ! Faites quelque chose pour que l’an prochain enfin, l’impression des étiquettes du listing ne soit plus ce calvaire tellement redouté.
Il faudra que l’on songe l’an prochain à se faire sponsoriser par la Fédération Française d’Orthodontie.
Le bouquet final étant bien sûr les sourires parfaits et libérés des plus grands qui explosent après des mois de contrainte et de lèvres serrées.
Nous avons un nouveau prem…Non ça c’est dérisoire à côté . Comme dirait Donnie Brasco « Forget about it ! »
Après la répétition, pause jardin, et achat de 6 plants de tomate, 10 pieds de lobelias, 1 cléome, de l’anti-pucerons bio bien sûr, 1 cosmos, 8 pieds de verveine…non tout ceci n’intéresse que moi…et éventuellement les pucerons…
Et c’est reparti :
Téléphoné à l’imprimeur : on aura les cartes le 22, les affiches le 24.
Commandé le maquillage.
Refait la nouvelle bande son avec les modifications.
Préparé les répétitions de demain.
Fait le point sur ce qui reste à faire…
Changé le message du répondeur : il était temps : il annonçait encore le stage de février…
Déménagé sous la pluie les décors restés au théâtre .
Tiens c’est une constante ça. Il me semble bien que l’an dernier il pleuvait aussi à torrent certains jours de déménagement de mai… Vérification sur le blog de l’an dernier… C’est vrai, décidemment beaucoup de points communs : même jour pour la commande de maquillage, mêmes pucerons dans le chèvrefeuille du jardin, mêmes coups de vent qui emportent les dernières fleurs de la clématite… cette année on en aura des souvenirs: elles sont partout... des affiches aux tickets !
Rien de tel qu’un vrai week-end de théâtre pour recharger les batteries, retrouver la confiance et l’envie de foncer …
Rien que de les voir tous, là, en face, avec leur envie de jouer, leur trac, et leur joie d’avoir fini…
Coline la plus jeune, sérieuse, répétant son texte assise dans la loge sur les genoux des grands qui l'écoutent religieusement; la course au maquillage, les bouts de tulle découpés qu'on finit par fixer dans les cheveux avec une agrafeuse...
Bref,un vrai bol d’oxygène.
Bon. Très très bon accueil des 7mn30 de spectacle présentés ce week-end…il ne reste donc plus qu’à monter l’heure qui reste !!!...en trois semaines.
Elles sont toutes décorées. Un peu à la va vite j’avoue. Entre la fin d’une séance et le début de la répétition … Avec des décors à deux sous de la solderie la plus proche.
Ce soir elles dormiront telles des formules 1 dans un garage.
Garage de théâtre certes, mais garage.
Demain elles feront leurs débuts sous la lumière des projecteurs*.
Qui n’a jamais rêvé d’être une table ?
(Une table, avec dessus ce qui est décrit dans la recette de l'aimable commentaire du 9 mai...Merci à la généreuse commentatrice ! )
*Tout le week-end à CHERBOURG : les Rencontres de Théâtre des Téméraires.
Encore une soirée les deux mains dans le poisson…
Cela dit au bout de trois jours il est prouvé que les problèmes les plus insolubles ont une solution : ainsi je sais maintenant que pour coudre une dorade, il faut mettre du papier sur la mousse pour ne pas que la machine bloque…
Les deux dorades prennent forme…On les a vues splendides cet après-midi lors de leur première répétition sur scène, pour le festival de ce week-end.
En écoutant bien je les entends discuter sur le plancher :
« Alors dorade de gauche , que pensez-vous du Théâtre? »
« C’est super. Cela permet de s’extérioriser … »
«Et vous dorade de droite ? »
« Pareil que ma copine… »
En fait ça, c’étaient nos deux dorades, répondant avec brio au journaliste de France 3 à la fin de la répétition.
Diffusion…demain…peut-être. Tous à vos magnétos !
Période de costumes donc…Le record actuel est détenu par Claire avec 11 jupes en une journée…
Ce soir, une question à creuser : ça s’habille comment une dorade ?
Sur Internet, j’ai déjà appris de nombreuses choses passionnantes sur cet animal sympathique : par exemple qu’il en existe plusieurs variétés, que son orthographe peut varier : la « royale » peut s’écrire « daurade » ou « dorade »… Privilège de noblesse.
Cela dit il paraît qu’elle est maigre : 1g de lipide pour 100g…raté. Moi je la voyais pulpeuse et toute en rondeurs…
Allez après tout on fait ce qu’on veut. « Allons-y c’est du théâtre !!! »
Les voici, les voilà les 62 vestes de nos invités.
Tout juste finies, encore toutes chaudes après le repassage.
Un grand hip hip hip hourra pour les élèves de la section couture du Lycée Alexis de Tocqueville qui les ont réalisées !