Plusieurs mois par an, ce blog suit le compte à rebours d'une aventure passionnante : la création d'un spectacle avec des comédiens âgés de 5 à 18 ans…de la recherche des personnages, l'écriture, jusqu'au salut final…En 2018, pour la cinquième année consécutive, le spectacle est créé dans le cadre du projet French Remix, issu d'un partenariat avec la Brèche, Pôle National des Arts du Cirque de Normandie de CHERBOURG en COTENTIN.
...de clore ce blog annuel.
...et de passer à autre choses : la plage par exemple ?
C'est très bien aussi .
Et très riche d'enseignements : ainsi dimanche après une désastreuse pêche à la crevette, on a quand même appris des choses fascinantes : que Céline hurle devant les crabes verts, qu'Axel attrape des crampes de pied en nageant, que nous formons avec Clémence une équipe formidable au football, que Jean-Christophe et moi avons en commun une passion pour Alf, que Marjorie a une belle voiture orange idéale pour emmener tout le monde aux désastreuses parties de pêche à la crevette...
Il n'y a quand même pas que le théâtre dans la vie.
Donc bonnes vacances à tous !!!
...et on croise les doigts pour les résultats du Bac !
Il fait soleil à nouveau.
A nouveau, comme l’an passé, allongée dans le canapé, portable sur les genoux , je commence à visionner les photos de cette fabuleuse « deuxième » d’hier. Pas encore tout à fait remise de ces émotions...
Après l’épuisement et l’innommable stress de la première ( non, je ne veux plus faire la conduite technique en régie lors de la création, ou alors je « mange » le casque de l’intercom !!!), l’explosion de cette incroyable deuxième.
Un spectacle pile comme on l’avait demandé au père Noël. Tout fonctionne. Le jeu. La technique. On décolle. Dès les premières minutes, on le sait. C’est ce soir…cela va être formidable.
Difficile d’en parler sans devenir lyrique…mais cela ne me ressemblerait pas.
Comment vous remercier les rouges, les jaunes, les bleus, les oranges et les roses de cette représentation de rêve : ce jardin est devenu vraiment le vôtre hier. Je n’ai plus rien à y ajouter. Vous avez tout compris.
Vous nous avez fait rire, pleurer ( à chaudes larmes pour certains spectateurs réellement bouleversés).Vous parliez déjà de « vos musiques » à propos des morceaux de Nicolas MARTIN dans lesquelles vous êtes entrés comme jamais, peut-être vous offrir dès ce soir « vos images » que vous n’avez pu voir comme nous…
Alors c'est parti...top rideau !
*photo Loïc PRODOMME
Le 14 juin, le matin on se lèvera vers 9h pas avant. Exprès.
Il fera beau. Puisque le beau temps est revenu et qu’il va rester. C’est décidé.
Moi, je partirai à pied en ville à 10h vers la place des Halles. J’achèterai des légumes chez le marchand bio, en écoutant râler deux ou trois clients empêchés de passer par une voiture que son propriétaire aura oublié d’enlever (c’est toujours en face du marchand bio que des voitures sont oubliées le jour du marché. Allez savoir pourquoi.)
Après avoir acheté un bouquet de fleurs à la marchande de champignons d’à côté, j’irai m’asseoir au café des Halles et je commanderai un petit café.
Peut-être y aura-t-il aussi une ou deux de mes copines couturières attirée par le soleil et ce moment privilégié de calme (si elles sont encore mes copines car en ce moment je les soupçonne de me maudire tout en piquant leur 18ème kilomètre de tissu bleu).
Le 14 il n’y aura plus rien à coudre les filles, plus rien à clouer ni peindre Eric, plus de plans à distribuer Eddy, plus rien à ne pas oublier Thomas et Guillaume, plus de perruque à supporter Eloïse (ah si encore le soir du 14 désolée Eloïse…) .
Bref, le 14 nous n’aurons plus qu’à penser à cette deuxième représentation du soir que nous attendrons de savourer comme une récompense… Et pariez même qu’il y aura déjà un peu de nostalgie ! C'est dire si on n'est pas rancunier.
Mais ça ce sera le 14 juin …et on n’est que le 1er. Désolée.
Il y a dans le local de rangement une chemise grise posée sur un tabouret noir.
Elle est très bien cette chemise.
Sauf qu’elle est au fond.
Lorsque je l’ai aperçue la première fois, je me suis dit qu’il fallait absolument l’essayer à l’un des personnages de l’acte 2. Après m’être dit cela, j’ai fait une erreur monumentale : je l’ai laissée sur son tabouret.
Et depuis à chaque répétition le mercredi, le samedi, le dimanche j’y pense.
Mais chaque fois cette pensée ne me traverse l’esprit que vers 19h, ou 14h lorsque le rangement est fini. Et donc chaque fois, le problème de l’accès à la chemise se fait plus insoluble, puisque bien sûr chaque semaine, le nombre de décors et d’accessoires grandit.
Ainsi ce soir pour y accéder il aurait fallu franchir 40 chaises empilées, un landau, une statue d’art moderne avec avion, 3 plantes en pot, 2 arrosoirs, 8 chevaux de bois, et le matériel de son avec sa nouvelle table de mixage 6 entrées installée par Gérard dimanche merci Gérard, et son câble secteur rapporté par Hubert aujourd’hui sous la pluie de mai, merci Hubert.
Le tout après presque 7h de répétitions…Donc forcément dans ces cas là on referme soigneusement la porte et adieu la chemise grise.
Bon.
Demain soir, à 17h je pars en expédition. Je vais chercher la chemise au fond du local. Avant je ferai une photo pour vous permettre de mesurer l’ampleur du problème. Et je laisserai l’appareil à l’entrée au cas où je ne reviendrais jamais…
Comme je constate que ce blog n’a jamais été aussi fréquenté (puisque même nos photographes préférés laissent des commentaires !), je me dois d’écrire ce soir quelque chose.
Mais comme il est 22h48 et qu’il y a encore au moins deux heures de travail aujourd’hui, je dois faire court.
Alors voilà . Juste deux photos .
Répétition samedi 24 et dimanche 25 mai :
Côté pile.
Côté face.
Quelques photos des chantiers du jour :
« Ils passent là tous…et coupent, cousent, peignent, pointent, distribuent dans les boîtes aux lettres…
Pas de photo de la répétition du matin pourtant… pas le temps. On ne les voit donc pas au travail, ces Téméraires.
Quand j’y pense à 22h30, je les trouve émouvants. Patients.
C’est dur entre 5 et 18 ans…
Sans toujours savoir vraiment ce que chaque chose signifie. Difficile d’imaginer ce que tout cela donnera sur scène. Pourtant ce matin, par deux ou trois fois déjà : petit miracle d’une parfaite correspondance entre la musique et le jeu. Et tout à coup on décolle. Donc c’est possible…
Heure par heure, minute par minute, que ce soit sur les ordinateurs ou sur les téléphones, on garde trace de tout dans le monde dit « moderne ». Un vrai gâchis de précision.
7h15 : la maman de Charlotte annonce qu’elle s’occupera des costumes des statues mercredi prochain.
7h32 : commande d’une partie des perruques qui manquent.
Si j’ai bien compté : 14 rouges doivent encore arriver de Shangaï, 5 autres de Colmar , 10 du Sud de la France, mais il en manque encore…
A 8h35, SMS : Eddy a trouvé comment imprimer le mailing dans Works. Bien Eddy !
A 9h58 : Claire propose à Eric de remeubler sa maison au vu de son talent à relooker des chaises…
A 10h02 : présentation d’un nouveau chantier pantalons aux couturières qui s’occupent des jardiniers, puis d’un chantier arrosoirs et chevaux de bois à Bob le bricoleur…
A 10h04 nouveau mail, Claire propose un coup de main…
Ne pas faire ce genre de proposition lorsqu’il y a 102 costumes à trouver en 3 semaines Claire…prudence.
A 11h17 : deux demandes de réservations sont laissées sur le répondeur. C’est parti…
Entre deux, Clémence a appris qu’elle avait une épreuve du Bac le 13 juin à 8h…
Bons alors stop. Si on continue cette comptabilité, il n’y a plus qu’à s’inscrire aux RG ou ouvrir un service d’horloge parlante. Tiens pourquoi pas. Au quatrième top il sera exactement…ça doit être reposant ça non ?
Et les voilà devant le garage du théâtre nos belles chaises. Fin prêtes pour la répétition de demain.
Dire que quand on nous les a proposées en octobre, elles s’apprêtaient à partir à la poubelle.
Après avoir hanté plusieurs garages pendant l’hiver, les voilà qui se transforment peu à peu en véritables œuvres…
C’est sûr, à l’issue du spectacle on pourra faire une expo d’art contemporain…thème : je ne sais pas moi …disons « chaises et gris ».
Certains commencent déjà à cogiter on le voit bien…
Cela dit j’avais promis de mettre ce soir l’affiche en ligne, alors allons-y : la voilà : 
Encore trois jours qu’on n’a pas vu passer…et dire qu’il a ENCORE fait beau.
Week-end chargé à bloc donc. Avec des journées qui commencent avec les répétitions du matin et se terminent lorsqu’on ne tient plus debout. Ça travaille dans tous les coins de l’agglomération.
Au final une scène a enfin pris forme, les chaises sont peintes et les costumes ( 21 déjà...il en restera une centaine derrière...) commencent à ressembler à quelque chose…
Expo pour preuve :
Samedi après-midi atelier peinture de chaises sous soleil torride :
…et atelier recherche d’idées de costumes dans fatras de tissus qui s’amoncelle:
Dimanche : autre atelier couture : dans le couloir derrière la salle de répétition…c’est tout juste si on n’arrache pas les vêtements des comédiens pour leur mettre un crochet ou une bande velcro:
Pas de photo de répétition… pour ne pas déjà tout dévoiler ! Pourtant ça a travaillé durement. Vraiment.
Allez si, alors une petite qui ne montre pas tout...juste un petit peu. Pour le plaisir de la frimousse de Clémentine…
Ça y est. Il est enfin choisi l’extrait du spectacle que l’on jouera le 16 mai aux célébrissimes rencontres de Théâtre « les Téméraires » de CHERBOURG*.
Il nous reste donc 15 jours pour élaborer les 25 premiers costumes nécessaires, peindre les 25 premières chaises des personnages qui seront dedans (dans les costumes bien sûr), et faire ressembler cette scène à quelque chose qui ressemble à une scène.
Car pour l’instant, après le premier grand « filage » de ce week-end, on peut affirmer sans être pessimiste que dans son état actuel, ce spectacle ne peut être comparé à rien de répertorié à ce jour…
Pas d’inquiétude encore dans la journée…seulement la nuit, à exactement 5h10 …et ce jusqu’à 7h30 précises.
Mais à 7h40, c’est l’heure de se lever et là vraiment on pense que c’est du gâchis, parce que là enfin, on commençait à bien dormir.
Afin de limiter ce délicat problème des cauchemars nocturnes, on recommence à faire des listes. Tiens les perruques par exemple…seront-elles là le 16 mai ? Où en est le problème tibétain ? Quelle est la teneur de la dernière intervention du Dalaï-lama ?
Je sais cela peut sembler lointain, mais moins qu’il y paraît : démonstration :
Grâce au miracle de l’internet on peut commander maintenant des articles formidables avec une facilité déconcertante. Deux jours plus tard, on reçoit un e-mail d’une charmante personne de SHANGAÏ qui demande en anglais des précisions sur la commande et vous informe poliment des détails du long voyage que feront les perruques depuis l'empire du milieu…
Tout cela se passe excellemment bien et de façon fort courtoise, jusqu’à ce que tout à coup la flamme olympique passe à Paris, avec les éclats que l’on sait.
Depuis, plus de nouvelle du parcours des perruques … on se prend alors à imaginer nos pauvres couvre-chefs devenant l’enjeu de tractations politiques terrifiantes entre la Chine et la France. Pire : devant accomplir le même parcours du combattant que la flamme olympique avant leur livraison : San francisco, la Corée, l’ascension de l’Everest…et être là le 16 mai…
Premier grand filage ce matin. Fin du 1er acte. On continue demain.
A 13h : photo du champ de bataille déserté par les 60 combattants présents...Pauvre Pénélope…elle en a perdu sa jupe et les verres de ses lunettes. Enfin. Ulysse est revenu…de vacances. Le vrai. Pas celui 
d’Ithaque, mais celui du groupe rose !
Au soir, bilan.
Bonne journée quand même :
Un acte filé.
Ampleur de la tâche évaluée...
Tours de taille mesurés.
Quelques jupes taillées
Le bois et la peinture commandés
La bande son de demain enregistrée.
Un landau fabriqué.
Les leds livrés.
Leurs cartons d’emballage découpés…
…donc un pouce entaillé.
…donc les alysses pas repiquées.
La pharmacienne après pose de « strip » sincèrement remerciée.
Le tissu pour tabliers acheté.
Et même Twin Peaks deuxième saison regardé.
23h couchés…
Pénélope n’est pas née de rien. Elle a une longue histoire.
Elle a un corps qui servait d’appareil photo en 2007 dans la première scène de « Pour le Meilleur et pour le Pire », des vêtements et accessoires trouvés dans la remise et dont on ne sait même plus d’où ils viennent tellement cela fait longtemps qu’ils sont là, et dans les cheveux un morceau du bouquet de fleurs ayant servi dans « Un autre Noël en été »...
Pénélope est née entre les mains de Lara et Clémentine qui n’avaient rien à faire pendant que les jaunes répétaient hier après-midi.
Elle est donc née du croisement entre une demi-heure d’ennui et un violent excès de créativité…
Après avoir été nommée officiellement mascotte du spectacle par ses créatrices, elle a aujourd'hui remplacé les personnages qui manquaient : elle est devenue successivement une vieille dame pour les petits, puis un jardinier, elle a même interprété un spectateur en fin d’après-midi…
Le tout un jour de fête du travail...Quel démarrage fracassant !
Pas de blog hier soir. A la place un bien beau spectacle au Théâtre de Caen*.
3 enfants du groupe des « bleus » assis à l’arrière du mini-bus. S’en allant au spectacle comme on va en colonie de vacances.
A cet âge là on trouve tout formidable : de la grandeur du hall du théâtre, jusqu’aux sandwiches offerts avant le spectacle, tout semble mieux qu’à la maison.
J’entends quelques « oh! » et pouffements face à certaines scènes un peu osées qu’ils ne s’attendaient pas à voir… et pour le reste ? Mystère.
Que garderont-ils de ces deux heures magnifiques ? Dans six mois ? Dans dix ans ? D’une écriture et d’une mise-en-scène aussi virtuoses, d’une interprétation aussi brillante ? Qu'en ont-ils perçu ?
Sujet de réflexion profonde du soir…
Hier, je me suis souvenue d’un autre voyage en bus…
1981 : Antoine Vitez au Palais de Chaillot dans FAUST de Goethe. Nous étions aussi comme hier rentrés en pleine nuit un peu « vaseux ».
Moi j’en ai gardé quelques images…et l’envie éternelle d’aller au théâtre.
C’est tout le mal que je leur souhaite…
*"Le Projet Andersen" de Robert LEPAGE
Comme chaque fois la salle à 13h ressemble à s'y méprendre ...à rien de spécial, pour un œil non averti. Eventuellement à la salle de répétition de la fanfare de Bouligny sur l'Oison dont nous avons parlé il y a deux ans...(cf : « Un autre Noël en été ») 
Pourtant là aussi des questions s'imposent : une oreille de spectateur peut-elle être suffisamment avertie pour se rendre compte qu'un Fokker de la guerre de 14 ne peut pas se crasher avec un Blériot de 1910 ? « Gardez l' rythme, gardez l' rythme !
Et dansez en rythme, sans rime ni raison,
Mais gardez l' rythme, gardez l' rythme !
En ce moment le soir vers 20h30 , je chante à tue-tête les karaokés de Mary Poppins avec un ramoneur de 5 ans et demi qui s’évertue à apprendre toutes les chorégraphies par cœur. On ne peut pas rater ça… 
Après forcément lorsqu’il faut se remettre au travail, c’est moins facile que de faire le rangement de la chambre de Mickaël et Jane BANKS d'un simple claquement de doigts.
Il y a pourtant les choses qui s’éclairent : exemple les lampes : hier encore c’était une vague idée pas convaincante, et aujourd’hui il a suffi de voir à la répétition les 3 petites s’amuser avec pour se dire qu’on n’a vraiment pas le droit de les priver de ce plaisir….
..Et celles qui restent désespérément sombres : exemple LA scène à préparer pour la répétition de demain matin alors qu’il est 23h30 et que la bande son n’est toujours pas faite…
Dans ces cas-là qu’est-ce qu’elle dit Mary Poppins à part « Supercalifragilisticexpialidocious » ? Hein ? C'est un peu facile ça...
